Les doigts fertiles avec H. Munz

Qu’est-ce que regarder et qu’est-ce que voir pour les gens de métier ? Comment un anthropologue peut-il avoir accès à ces regards connaissants ? Et comment peut-il caractériser les régimes de visibilité – ces conjonctions sociohistoriques de pratiques, d’artefacts, de techniques, de discours, de normes et d’institutions – sur lesquels ces chemins de connaissance sont fondés ? Basée sur deux enquêtes de terrain menées dans des écoles techniques et des centres de formation liés à l’activité horlogère en Suisse et à Hong Kong, cette intervention interroge les enjeux de la vue, de la visibilité et du regard dans l’apprentissage des savoirs professionnels. Portant sur la sensorialité et les transferts de techniques liées au service-après-vente des montres « suisses » en Grande Chine, l’exposé adresse plus particulièrement le problème sens/connaissance au métier d’horloger à travers une réflexion sur sa mobilité transnationale, sa propension à se transformer en circulant et sa nature synesthésique. Deux questions organisent le propos : de quels outils méthodologiques l’anthropologie dispose-t-elle pour caractériser le savoir voir en train de se faire ? En quoi ces outils demeurent-ils résolument ambivalents, laissant ainsi apparaître toute la problématique des rapports entre savoir, corps et voilement ?

 

Inscription: Arnaud Dubois – arnaud64.dubois@gmail.com